Cet homme âgé, malade et usé par ses désirs infinis au centre d’un lieu de pouvoir sans vie, sans débat démocratique, nous nargue toujours après 1/4 de siècle. Il ne cesse de se dérober de notre langage, de notre pensée, c’est comme si à le voir on devenait muet, on perdait nos facultés de décrire et de comprendre, il nous reste qu’a murmurer et à relativiser sa puissance. Il est devenu notre cauchemar : il est devenu un objet de discorde et de tension entre nous. Pourquoi les murmures, pourquoi les hésitations, pourquoi les querelles lorsqu’il s’agit de lui? parce que la puissance qu’il dégage et qu’il ne cesse de déployer nous intimide, nous englobe et demande un devoir d’obéissance, il ne faut pas accepter cela : notre pensée ne doit pas à être empêché, étouffé, mis des limites, elle ne doit pas être forcé d’obéir.Face à une telle puissance sans limite qui ne veut pas se laisser questionner, il faut continuer par tous les moyens de dire qui elle est, de quoi elle est le nom : on doit la ramener sur terre, à notre hauteur et la tutoyer pour enfin l’anéantir. Interroger, fouiller, connaitre, c’est par ces mécanismes qu’on débusque tout vérité et puissance qui se veulent indépassables, Dieu nous a équipé du cerveau pour qu’on puisse s’approprier de la complexité du monde qui nous entoure, même devant la création de Dieu on ne nous a pas dit de la contempler mais la connaitre pour une adoration digne de ce nom. Question : au nom quelle Loi doit-on cesser de comprendre et d’historiciser un phénomène tyrannique qui veut nous étouffer ? Tant qu’on articulera pas correctement ce qui est arrivé et ce qui arrive sous nos yeux, on aura toujours un train de retard sur ceux qui nous dominent. Toujours se rappeler de la phrase de Fanon qui disait : “ô mon corps, fait toujours de moi un homme qui interroge”. C’est par l’interrogation, le fait de rien laisser inquestionner qu’on pourra accéder a la liberté.